Le FMI a confirmé dans son rapport 2022 des perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne intitulé « Sur la corde raide », que la Côte d’Ivoire fait désormais partie des pays à revenu intermédiaire. La consécration d’une politique de développement à long terme menée par l’exécutif ivoirien.
La présidence ivoirienne fait fructifier ses investissements
L’annonce, relayée en grande pompe par l’exécutif ivoirien, est un signal fort pour Abidjan. Le passage de la Côte d’Ivoire au statut de pays à revenu intermédiaire a été perçu par le gouvernement ivoirien comme une reconnaissance du résultat des plans de développement initiés depuis plusieurs années. A l’image du lancement en janvier dernier du deuxième volet du programme social du gouvernement (PSGOUV2), destiné à accélérer le développement économique des régions septentrionales, le pari des autorités sur les retombées économiques des plans de développement à travers le pays semble s’être avéré gagnant.
La transition économique en cours en Côte d’Ivoire témoigne du succès de ces réformes publiques. Le Premier Ministre Patrick Achi s’est ainsi félicité de la finalisation d’infrastructures économiques d’ampleur, capables de capter les capitaux étrangers.
Le résultat de plan de développement à l’échelle nationale
Ainsi de la zone industrielle de San Pedro, issue d’un plan de développement lancé dans les années 60, et désormais « locomotive du sous-continent » selon les mots du Premier Ministre. La Côte d’Ivoire a érigé au rang d’exemple ce partenariat public-privé censé faire du premier port exportateur de cacao au monde un hub maritime pour toute l’Afrique de l’Ouest. Pour la présidence, c’est aussi un exemple de la capacité de l’État à développer une relation de confiance avec des investisseurs internationaux, tout en assurant des retombées locales à même de dynamiser l’économie.
Le Terminal Industriel Polyvalent de San Pedro est ainsi capable de recevoir des navires vraquiers de grandes capacités, allant jusqu’à 90.000 tonnes de marchandises, constituant un complexe industriel polyvalent seul capable de recevoir des navires Panamax dans la région. Le chiffre d’affaires du port autonome de San Pedro attendu à fin 2022 est de 11.550 millions de francs CFA, soit une hausse de 8% par rapport à 2021 (10.651 millions de F cfa), témoignant du succès de l’entreprise.
Face à l’insécurité alimentaire, Alassane Ouattara mise sur l’innovation locale
Un succès qui passe également par une capacité à innover localement et à favoriser des chaînes de production locale selon les mots de l’exécutif. Ainsi, l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ) envisage d’ouvrir un nouvel incubateur à l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB) de Yamoussoukro pour former des startups et des étudiants afin de travailler sur les pertes post-récoltes, qui ont fait perdre entre 10% et 40% de la récolte 2022.
Un enjeu qui demeure particulièrement prégnant pour la Côte d’Ivoire. Selon le ministre ivoirien de l’Agriculture et du développement rural, Adjoumani Kobenan Kouassi, les pertes post-récoltes sont « de l’ordre de 30 à 40% pour la banane plantain, 10 à 20% pour le manioc, 30 à 40% pour l’igname, environ 10% pour le riz, 20% pour le maïs, 20 à 30% pour les légumes et 40% pour la mangue ». Un problème majeur pour un pays encore largement touché par l’insécurité alimentaire.
La Banque africaine de développement a ainsi dû accorder un prêt de 151 millions d’euros à la Côte d’Ivoire en juillet dernier, pour faire face à l’impact du conflit ukrainien et mettre en place un Programme de production alimentaire d’urgence.
Si la Côte d’Ivoire continue de faire face à des défis structurels, le gouvernement ivoirien semble confiant face à l’avenir. Comme l’évoquait le Premier Ministre fin novembre, le gouvernement prévoit en effet de contenir l’inflation à un peu plus de 6% contre 8,5% en moyenne dans la zone communautaire. Prochain objectif : maintenir une croissance forte en 2023 pour la Côte d’Ivoire, attendue à 6,8% pour la fin décembre. Des perspectives encourageantes pour un pays qui semble enfin reprendre sa place dans la région.