Plus petit qu’une voiture, ce vaisseau avait décollé il y a dix mois depuis la Californie. Il était exactement 1h14 du matin ce mardi lorsque la sonde « kamikaze » de l’agence spatiale américaine a percuté l’astéroïde « Dimorphos » à une vitesse de plus de 20 000 km/h. L’impact, à 11 millions de kilomètres de la Terre, a pu être suivi en direct sur la chaîne vidéo de la Nasa (ci-dessous).
Non, vous ne rêvez pas, ceci est réel. Voici la vidéo de l’impact de la sonde DART avec l’astéroïde Dimorphos. On est à 11 millions de km de la Terre, ça va à 24000km/h. Les 5 dernières minutes 30 sont condensées en 39 seconde. ©NASA/JHU pic.twitter.com/Q7djh1OxYL
— Eric Lagadec (@EricLagadec) September 27, 2022
Un gros caillou de 160 mètres de diamètre
Objectif : le faire dévier légèrement de sa trajectoire pour s’entraîner à protéger la Terre face à une éventuelle future menace. En effet, « Dimorphos » qui était visé ne représentait aucun danger. Ce gros caillou de 160 mètres de diamètre est lui-même satellite d’un astéroïde plus gros, Didymos (780 mètres de diamètre). En atteignant sa cible, la mission suicide Dart avait pour but de réduire son orbite d’environ dix minutes, sachant que Dimorphos faisait le tour de Didymos en 11 heures et 55 minutes avant la collision. La mission, nommée Dart (fléchette«, en anglais – mais aussi pour Double Asteroid Redirection Test, en français : test de redirection d’un double astéroïde), doit »aider à déterminer notre réponse si nous détectons un astéroïde qui menace de frapper la Terre« à l’avenir, avait annoncé, lundi le patron de la Nasa, Bill Nelson.
Réunies au centre de contrôle de la mission dans le Maryland, les équipes de la Nasa ont explosé de joie au moment de la collision. « Nous sommes embarqués dans une nouvelle ère, où nous avons potentiellement la capacité de nous protéger d’un impact d’astéroïdes dangereux », s’est félicité Lori Glaze, directrice des sciences planétaires à la Nasa.
Il faudra attendre encore quelques jours, voire quelques semaines, avant que les scientifiques puissent confirmer, grâce aux télescopes sur Terre, que la trajectoire de l’astéroïde a bien été modifiée.